Grenoble - Biarritz : 22 - 14



Généreux et solidaire, le FCG a validé son retour dans l'élite de la plus belle manière qu'il soit en terrassant le champion de France en titre: On en redemande!

Grenoble ouvre en fanfare


Au stade Lesdiguières, Grenoble bat Biarritz 22 à 14 (mi-temps 12-7).
Arbitre Mr. Jutge (Midi-Pyrénées).
9.000 spectateurs environ.
Temps lourd. Vent favorable à Biarritz en première mi-temps, à Grenoble en deuxième mi-temps.

Pour Grenoble : 3 essais de Frier (25°), Bertrand (31°) et Blaikie (77°), 2 transformations (31°, 77°) et 1 pénalité (58°) de Beale.

Pour Biarritz : 2 essais de Bernat-Salles (33°) et Legg (61°), 1 transformation (33°) de Peyrelongue et 1 transformation (81°) de Yachvili.

Grenoble : Benazech, Bertrand; Chaliouta (Lubbe 73°), Orengo, Joubert, Beale (o) Nicoud (m), Corodeanu (Ollivier 65°), Browne, Frier (cap), Matiu, Blaikie (Jackson 78°), Vigna, Martin-Culet, Balan (Lechevalier 73°)

Biarritz : Brusque, Bernat-Salles, Cassin, Isaac, Legg (Etcheverria 72°), Peyrelongue (o), Yachvili (m), Milhères, Chouchan (Mauroy 8°), Betsen, Versailles (Roumat 59°), Avril, Gonzalez (cap) (Cambo 72°), Menieu (Fitzgerald 55°).

Evolution du score : 5-0 (pour Grenoble), 12-0, 12-7, 15-7, 15-14, 22-14.




Bon perdant, Serge Blanco vient féliciter Jacques Delmas dans les vestiaires embues du FCG.

Biarrot de cœur, le président de la Ligue a du mal à cacher sa déception derrière un sourire de circonstance, lâchant d'un ton sec « Le rugby, c'est toujours la même chose. On trouve un promu qui a les crocs et un champion de France qui passe à côté de son sujet ».

Ses protéges ont manqué leur premier rendez-vous de la saison et l'ancien arrière emblématique du BO compris que rien ne sera facile pour son club de toujours, obligé de batailler tous les week-ends pour être à la hauteur d'un Bouclier de Brennus parfois trop encombrant. Hier, les Basques n'ont jamais pu se dépêtrer de la "grinta" grenobloise à l'image de leur jeune ouvreur, Julien Peyrelongue sous la pression constante d'une 3ème ligne étonnamment mobile. La sortie sur civière. de Chouchan - touché aux cervicales - a sans doute joué sur le mental des hommes de Rodriguez, cueilli à froid dès l'entame.
Il faut dire que l'énergie déployée par les Alpins fut un modèle du genre et même une belle surprise pour le public de Lesdiguières venu en masse voir à l'ouvre cette nouvelle équipe sans repères, ni vécu commun. "On n'a peut-être pas montré du grand jeu mais on a montré qu'on avait des vertus", glisse fourbu, Julien Frier, capitaine au grand coeur d'un ensemble isérois qui n'a rien lâché. "On voulait faire le maximum et prouver aux autres que ça serait difficile de venir gagner à Grenoble. "
Message reçu cinq sur cinq par des Biarrots amers qui repartent de l'Isère battus à leur propre jeu, incapables de rivaliser à l'impact avec des Grenoblois pugnaces et solidaires.
C’est Frier qui allumait la première mèche sur une « pénal-touche » bien captée par Blaikie et converti en points sonnants et trébuchants par le leader d'un pack de morts de faim. Un essai en force comme pour mieux signifier au BO qu'à Lesdiguières, les hommes forts sont de retour. Milhères sonné à son tour sur un plaquage sévère, c'est toute la 3e ligne biarrote qui chancelait sur ses bases, débordée par les intentions de jeu grenobloises. Car le FCG ne se contentait pas de répondre présent dans le domaine physique. A la moindre ouverture, les trois-quarts, jouaient crânement leur chance. Sur une nouvelle charge de Frier, Beale tapait par dessus, obligeant Legg à tergiverser dans son camp. Benazech récupérait la précieuse munition pour servir Jean-Victor Bertrand qui doublait la mise à la demi-heure de jeu. Ce dernier pouvait dépoussiérer ses colts, le "Pistolero" faisait chavirer de bonheur l'enceinte iséroise.
Dommage que sur une balle perdue de Chaliouta au milieu de terrain, le BO réduisait le score sur un essai en contre de Bernat-Salles, bien lancé au pied par Cassin, car Grenoble méritait amplement l'ovation des supporters à la pause, menant logiquement au score malgré un fort vent contraire (12-7).

Il restait à enfoncer le clou. Ce que les Grenoblois ne firent pas dans un premier temps, incapables de marquer sur leurs temps forts. Corodeanu était stoppé à cinq mètres de la ligne sur une charge de Frier qui s’arrachait littéralement de la défense adverse et Biarritz sur une attaque déployée revenait à un petit point (15-14) suite à un joli coup de pied tactique d'Isaac qui trouvait Legg à la conclusion. Heureusement pour Grenoble que Beale avait enquillé une précieuse pénalité juste avant, car ça suintait l'indécision à plein nez au milieu de regroupements de plus en plus éprouvants. "On a perdu notre fil conducteur par manque de lucidité", avouera après coup Jacques Delmas. "Heureusement, on a compensé par l'envie. "
L'envie d'aller au bout de soi-même et de se dépouiller malgré un corps meurtri et le souffle coupé. Alors les Grenoblois repartirent à l’abordage à l'instar d'une mêlée qui ne céda jamais le moindre pouce de terrain. Et les Basques finirent par craquer, poussés à la faute par l'épatante soif de vaincre de leurs hôtes.
Sur une chandelle de Beale, Bernat-Salles hésitait sous ses perches, bientôt happé par un, puis deux, puis trois Grenoblois. Sur le reculoir, l'ailier international relâchait le ballon et Blaikie s'arrachait pour retomber derrière la ligne. 22-14, c'en était fini des illusions du champion de France. Le jeune public isérois pouvait envahir le terrain; le FCG - nouvelle version - a réussi son grand retour dans l'élite. Une victoire majuscule qui va sans doute grandement faciliter le travail de fond de Delmas. "Car il ne, faut pas croire qu'on est arrivés, c'est juste une étape…"


Stéphane PULZE


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